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Est-ce à Paris que la mort viendra me cueillir ? Je
serai peut-être à Athènes, à ce moment-là. Je sais
qu’elle est capable de faire le voyage, mais avec un
peu de chance, je serai déjà parti quand elle arrivera.
Mes déplacements n’ont peut-être d’autre but que de
la semer. […] Je n’aimerais pas que la mort me
surprenne à Paris : je serais bien malheureux si je ne
pouvais plus jamais rentrer en Grèce.
Paris-Athènes (pp.239-240)
Vassilis Alexakis nous a quittés le 11 janvier 2021.
Son souhait a en quelque sorte été exaucé : la mort l’a
surpris à Athènes dans son appartement de Colonaki.
Son dernier voyage à Paris avait eu lieu en mars 2019
au salon du livre de Paris qui devait l’honorer en
compagnie d’autres auteurs grecs. Mais c’est à
l’hôpital qu’il passa ces quelques jours avant de
regagner Athènes. Vassilis Alexakis avait réussi une
nouvelle fois à «semer la mort», mais ce dernier séjour
à Paris sonnait comme un avertissement.
Les Cahiers Vassilis Alexakis auxquels il a si souvent
souhaité collaborer en offrant à la revue des inédits
et des dessins se devaient de lui rendre hommage.
Ainsi, nous avons réuni dans ce volume une vingtaine
de textes très variés : poèmes, témoignages, souvenirs,
études critiques et articles de presse. Toutes
ces contributions ont un point commun : une amitié,
parfois de longue date, qui nous liait à Vassilis…
L’ami a disparu un jour de janvier, laissant inachevé
son dernier roman où la Sainte Vierge et Tarzan se
retrouvaient : en mai 2019, lors du colloque d’Amiens,
ne pouvant se déplacer, il avait évoqué cette rencontre
improbable entre ces deux personnages grâce à la
visioconférence installée dans son appartement. Nous
ne connaîtrons jamais la fin…
Les témoignages d’amitié publiés dans ce numéro
disent magnifiquement que l’oeuvre de Vassilis
Alexakis est unique et vivante. Vassilis est parti, son
oeuvre nous reste et nous continuerons à la faire
connaître à travers les pages des Cahiers Vassilis
Alexakis avec le soutien de ses fils Alexios et Dimitris